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24 août 2011

Garrido utilise Soriano en défense pour permettre à Villareal de passer

Villareal s'est qualifié pour la Ligue des Champions la nuit dernière en battant Odense 3-0, ce qui donne un résultat de 3-1 sur l'ensemble des deux matchs.

Les compositions d'avant-match suggèrent que Villareal s'alignerait en 3-4-3, avec Juan Oriol, Mateo Musacchio, et la nouvelle recrue Cristian Zapata dans une défense à 3. Cela semblait peu probable, étant donné que Oriol est un latéral gauche offensif, mais il restait assez difficile de prévoir comment Juan Carlos Garrido allait jouer.

Finalement, cela s'avère assez proche de leur 4-2-2-2 habituel, avec quelques variations interessantes. Bruno Soriano, consideré comme un milieu axial, est installé en défense centrale, malgré la présence de deux spécialistes du poste sur le banc avec Gonzalo Rodriguez et Carlos Marchena. Avec l'impression croissante que les milieux axiaux sont capables de jouer dans la charnière sans problèmes (cf Busquets et Mascherano au Barça la saison dernière), c'est une nouvelle preuve que les entraineurs pourraient être en train d'initier un changement à ce poste.

Indéniablement, Villareal joue le même type de football que Barcelone, et a dominé la possession pendant les 90 minutes, à tel point que la position moyenne de Soriano sur le terrain est probablement peu différente de celle qu'il aurait eu sur un match normal de Liga, c'est à dire près de la ligne médiane. Il n'a joué qu'une seule fois défenseur central par le passé, au cours du match retour de Ligue Europa l'an passé contre Porto. Ce jour là Villareal avait aussi besoin de montrer un visage offensif, ayant perdu 5-1 à l'aller.

La seconde étrangeté dans cette équipe est l'utilisation de Cristian Zapata comme arrière droit. Il a joué dans cette position pour l'Udinese début 2009, mais reste un défenseur central sorti ici de sa position.

Cela se traduit par une forme étrange, déséquilibrée, en position d'attaque. Zapata prend alors le role d'un défenseur central "extérieur" dans une défense à 3, Soriano prenant l'autre flanc. Oriol se retrouve alors latéral offensif (wing-back), écartant le jeu en apportant une solution sur le côté gauche.

Villareal n'a joué cependant que sur deux tiers de la largeur, Zapata montant rarement et limitant donc leur présence sur la droite. Avec Cani et Javier Camuñas jouant comme des intérieurs et se déplaçant vers l'axe, Villareal s'est fréquemment retrouvé avec 5 joueurs en position centrales, Oriol sur la gauche, et personne à droite.


Odense était conscient de ce manque de largeur, et a donc défendu sur une zone très restreinte, forçant Villareal à jouer dans de petits espaces au centre du terrain. De fait de la lenteur des mouvements, Villareal doit se contenter d'un 0-0 à la mi-temps.

Garrido n'a modifié ni les hommes ni les positions à la mi-temps, mais a quand même changé des choses. Premièrement, il a demandé à son équipe de jouer plus vite quand Odense se retrouvait haut sur le terrain, pour profiter des espaces dans leur dos. Ensuite, et c'est le point le plus important, il a demandé à Nilmar et Cani/Camuñas de travailler sur le côté droit, et cette nouvelle menace a pris Odense par surprise. Des balles dans la course ont été jouées dans le couloir, suivies de centres rapides.

Trois résultats évidents de cette focalisation soudaine sur le côté droit. Le premier but vient d'une course de Nilmar dans le couloir, suivie d'un centre repris victorieusement par Rossi. Le second part de Cani, qui sans déborder réalise un superbe centre pour ce même Rossi. Enfin, le milieu gauche d'Odense, Bashkim Kadri, a du effectuer un travail défensif, et a été expulsé pour deux fautes nettes.

Villareal a probablement rendu la victoire plus compliquée qu'elle aurait du l'être, mais c'est une formation de départ intéressante qu'a proposé Garrido, avec changement de stratégie pertinent à la mi-temps.