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20 août 2011

Arsenal 0-2 Liverpool : Le carton rouge de Frimpong et les remplacements de Liverpool changent le match

Un c.s.c d'Aaron Ramsey doublé d'un but de Luis Suarez donnent à Liverpool sa première victoire de la saison.

Arsène Wenger est obligé d'aligner Samir Narsi malgré son transfert imminent. Alex Song suspendu est remplacé par Emmanuel Frimpong, et diverses blessures en défense mènent à la titularisation de Carl Jenkinson au poste d'arrière-droit, Bacary Sagna passant à gauche.

Kenny Dalglish laisse Suarez sur le banc pour des raisons de fatigue, Dirk Kuyt commençant donc sur la droite. Derrière lui, Martin Kelly est preferé à John Flanagan.

Globalement, ce match a manqué de qualité technique : les meilleures occasions sont venues d'erreurs et de frappes lointaines plutôt que de mouvements bien pensés, et c'est uniquement après le carton rouge que le jeu s'est ouvert et que Liverpool a pu forcer la décision. Sans cela, on semblait partis pour un 0-0.


Rapide Impasse

Dalglish a la possibilité de jouer soit en 4-4-2 soit en 4-3-3, en fonction des positions de Henderson et Kuyt. Il a finalement choisi la 2ème option pour éviter d'être dépassé au milieu du terrain, ce qui signifie au final qu'on a vu une assez usuelle bataille 4-2-3-1 vs 4-3-3, le milieu ayant eu le plus souvent la balle étant Frimpong. Il a été le meilleur joueur d'Arsenal, et pourtant probablement la raison première de leur défaite, expulsé à la 70ème minute pour un tacle imprudent sur Lucas, alors qu'il avait déjà reçu un carton jaune inutile dés la 7ème.

Le danger d'un milieu recevant un avertissement précoce est bien connu (cela fut même un thème de la dernière copa america), et en plus de l'expulsion qui a suivi, cela a entravé le jeu d'Arsenal car il a passé la plupart du match à éviter de se risquer à tacler, laissant à Liverpool des possibilités de percées dans l'axe. Cependant, il a été bon dans la conservation. Avec Henderson suivant en général Ramsey et Charlie Adam restant en retrait près de Lucas, Frimpong avait beaucoup d'espace au milieu. Et de façon similaire au milieu de Santos Arouca en finale de la Copa Libertadores, il a utilisé sa liberté en partant de très bas pour débouler vers l'avant et lancer ainsi des attaques, plutôt que de distribuer le jeu par des passes. Ces dernières, bien que parfois imprécises, étaient en général vers l'avant, et il est passé près d'un but sur un tir de loin, à la sortie d'une course toute en puissance.


Liverpool au pressing

Frimpong fut particulièrement utile à Arsenal, car leur jeu de passe en défense était, comme face à Newcastle, extrêmement lent. Les blessures n'ont pas aidé : Sagna est peu à l'aise offensivement sur la gauche, et on peut en dire autant de Vermaelen quand il a fallu qu'il prenne l'axe droit après la sortie de Koscielny. Vermaelen et Sagna pas à leur poste, ajouté à cela Miquel et Jenkinson faisant leur première apparition en championnat et naturellement nerveux, cela a fortement handicapé la relance. De même, il faut aussi noter le pressing de Liverpool. Kuyt, Henderson et Downing ont tous fortement travaillé au pressing, alors que Adam a fait un bon match sans le ballon, bien qu'il soit moins mobile, réussissant 5 tacles et 3 interceptions. Liverpool a bénéficié d'une bonne possession et a bien joué vers l'avant, particulièrement en utilisant les latéraux, mais il ne leur semblait pas possible de réussir à amener un but, sinon par la taille de Carroll. La charnière d'Arsenal doit être saluée pour leur résistance face à lui, et bien que l'association Downing-Carroll doive être excellente en théorie, le premier n'a toujours pas trouvé le second sur un centre dans le jeu depuis le début du championnat. Le seul centre réussi de Downing a été au sol, depuis la droite, mal contrôlé par Kuyt.

On peut dire que Jose Enrique était le meilleur joueur sur le terrain, et Theo Walcott n'a pas trouvé de moyen de l'effacer : Enrique peut rivaliser avec lui en vitesse et il a aussi un bon positionnement, Walcott n'a pas eu d'impact sur le match. Walcott et Arshavin doivent aussi venir vers l'axe en position de buteur quand la balle se trouve du côté opposé. Walcott dit qu'il veut jouer un rôle plus axial, mais sur une action à la 28ème minute, il est resté planté sur son côté droit alors qu'une course vers l'axe aurait pu le mettre en position de pousser la balle dans le but.

La 70ème minute

Le match est resté dans ce statu quo jusqu'à la 70ème minute, où deux évènements ce sont produits. D'abord, l'expulsion de Frimpong. Ensuite, les rentrées de Raul Meireles et Suarez pour Kuyt et Carroll. Etant donné qu'ils se sont produits en même temps, il est impossible de dire lequel a eu le plus grand impact sur le match, bien qu'ils soit acceptable de penser qu'ils ont tous été déterminants.

Le joueur supplémentaire a permis à Liverpool d'avoir la possession de la balle. Jusqu'à la 70ème minute, Arsenal a réussi 322 passes, contre 281 pour Liverpool, ensuite, Arsenal 105 passes et Liverpool 142. La dynamique passait clairement du côté des visiteurs.

Cela a donné à Liverpool la base nécessaire pour construire des mouvements plus amples, mais les occasions elles-mêmes ont été créées par les deux entrants, Meireles et Suarez. Avec le passage d'Arsenal en 4-4-1, le premier cité a trouvé de l'espace entre les lignes pour donner des passes intelligentes, et Suarez a apporté de la fraicheur et des déplacements meilleurs que ceux de Carroll. Les passes de Meireles vers Suarez ont amené les deux buts : le premier chanceux, via la poitrine de Ramsey, le second très bien amené. Suarez a trouvé énormément d'espace et de temps pour réussir des passes dans les 30 derniers mètres.



Epuisé, et malgré l'entrée de Bendtner, Arsenal était battu.

Conclusion

Un match assez pauvre avant les 20 dernières minutes - l'indiscipline a coûté cher à Arsenal, mais les tactiques de Dalglish était justes. Il a fait jeu égal avec Arsenal à 11 contre 11, puis a fait entrer les joueurs permettant d'exploiter les trous dans la défense après le carton rouge.

Arsenal a été très loin de ressembler à une équipe compétitive. Manque d'expérience derrière et de créativité devant, le choix des joueurs pour le match face à Manchester United semble encore plus complexe avec la suspension de Frimpong, la blessure de Koscielny, et le transfert possible de Nasri.

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19 août 2011

Mourinho fait monter Carvaho pour tenter de contrer Messi dans son rôle de faux avant-centre.

L'une des principales particularités de ce match retour de Supercoupe d'Espagne est le positionnement de Ricardo Carvalho, et sa réponse aux déplacements de ce derniers vers des zones assez basses, légèrement excentrées côté droit.

Messi a déchiré le Real lors de la victoire 5-0 de la saison dernière, bien que ce fut un des rares matchs où il n'apparait pas sur la liste des buteurs. Le Real avait essayé de jouer haut, mais Messi revenait si bas sur le terrain que Mourinho ne savait que faire à son sujet : la défense centrale est restée en position, mais en maintenant une ligne assez haute. Cela permettait donc à Messi de recevoir des ballons, de se retourner, et de transmettre des ballons aux ailiers aux courses rentrantes. Ses deux passes décisives pour David Villa étaient parfaites, illustrant parfaitement pourquoi Guardiola l'utilise dans ce rôle.

En plus d'être un grand buteur et un superbe dribbleur, Messi est aussi génial pour ce qui est de glisser des passes à travers la défense, particulièrement entre le latéral et le défenseur central, et bloquer ces passes devient essentiel quand il évolue en faux avant-centre.

La réponse évidente est de faire sortir un défenseur central sur Messi - comme l'avait suggéré Jonathan Wilson avant la finale de la ligue des champions, pour laisser une assise de 3 joueurs à l'arrière - 2 latéraux assez bas au marquage de Villa et Pedro, un central jouant un rôle de libéro, et un central traquant Messi haut sur le terrain.

Pourquoi est-ce que ce point revient aujourd'hui, alors que le Real a rencontré 4 fois Barcelone depuis le 5-0? D'abord parce qu'au cours de ces 4 matchs, le Real a joué très bas, ne laissant pas d'espaces derrière la défense et attendant les Barcelonais. Cela a rendu le rôle de Messi moins dangereux (bien que le joueur lui-même reste assez fort pour constituer une menace dans n'importe quelle situation) pour diverses raisons:
-Le Real pouvait se concentrer sur le rapprochement de ses lignes et le priver ainsi d'espace.
-La défense jouant bas, il n'y avait pas suffisamment d'espace entre celle-ci et le but pour effectuer ces passes vers les ailiers.
-Il semblerait que jouer bas rendrait naturellement moins utile le rôle d'un faux n°9, ses décrochages ne lui ouvrent pas autant de terrain devant lui, de perspectives, que face à une défense haute.

La décision de Mourinho d'aller cette fois au pressing oblige le Real à jouer haut et compact, remettant au goût du jour la nécessité de traquer Messi. Ricardo Carvalho a passé la plupart de la 1ere mi-temps plus haut que les autres défenseurs, collant à Messi avant de sprinter pour se replacer dans la ligne.

Le premier but montre que cela n'a pas fonctionné. Carvalho sorti de sa défense fut effacé par Messi, qui pu alors alerter Iniesta dans l'espace devenu du coup béant entre Sergio Ramos et un Pépé obligé de couvrir tout l'axe.

Pépé, qui s'était mué en un milieu destructeur agressif lors des Clasicos de l'an dernier, aurait pu être le meilleur choix pour ce rôle. Carvalho se faisait effacer trop facilement, sans doute parce que sa qualité première (la défense dans la surface de réparation) n'était plus utile ici. Si cette configuration (un libéro et un stoppeur qui suit le joueur dans ses décrochages) devient une norme face à un faux numéro 9, les deux défenseurs devront être rapides. En effet le "stoppeur" doit pouvoir rapidement se retourner et rejoindre son poste dans la défense, et le "libéro" ne peut se permettre d'être lent, étant l'ultime couverture d'une défense jouant haut sur le terrain.

Cela peut être une évolution potentielle du rôle de défenseur central. On notera que Messi avait évolué en "faux-neuf" lors de la démonstration face à Arsenal en 2009-2010 (à l'époque il n'y était pas encore habitué, Barcelone ayant passé la majorité de la saison avec Messi à droite et Ibrahimovic en pointe). Quand Arsène Wenger a dû ce jour-là sortir un de ses défenseurs centraux (Mikaël Sylvestre, latéral de formation), il a choisi le latéral Emmanuel Eboué plutôt que le défenseur central remplaçant, Sol Campbell. Sa défense était alors Clichy - Sagna - Vermaelen - Eboué.

Sagna est tout sauf un défenseur central, mais on comprend la logique de la chose, même si Messi avait ajouté un nouveau but. Arsenal était obligé de jouer haut pour revenir dans le match, et avec Vermaelen sortant comme souvent très haut  en suivant Messi, le vétéran Campbell aurait été catastrophique en défenseur de couverture. En théorie, avec un latéral rapide en couverture de Vermaelen, Arsenal était mieux armé face à Messi, même si on néglige l'importance d'avoir un défenseur central "naturel" pour occuper le poste.

C'est un exemple extrême : Campbell, avec tout le respect qu'on lui doit, n'avait probablement plus le niveau pour jouer un match de ligue des champions. Mais cela illustre un situation où les défenseurs centraux lents et rugueux sont en difficulté - quoique cela concerne des conditions très précises : (a) quand la défense est forcée de jouer haut, et (b) face à une équipe utilisant un faux avant-centre.

Pour revenir au sujet, il est difficile de comprendre la présence de Carvalho dans l'équipe alignée. Sergio Ramos étant à l'aise dans l'axe, sa vitesse y aurait été bien plus utile, Arbeloa pouvant le remplacer sur la droite.

Les deux équipes ne se retrouveront pas avant le 11 décembre, à Bernabeu, mais il sera intéressant de voir comment Mourinho s'adaptera.

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