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22 septembre 2011

Rubin 2-3 Zenit : Le Zenit remonte 2 buts grâce au Plan B de Spalleti.

Danny marque deux fois pour donner au Zenit St Petersbourg une victoire importante face au Rubin Kazan.
Kurban Berdyev fait quelques changements après la défaite de la semaine précédente face au FC Krasnodar, Obafemi Martins et Nelson Valdez prennent place sur le banc. Ils sont remplacés par Vladimir Dyadyun en avant-centre, et Gokdeniz Karadeniz sur l'aile droite.

Luciano Spalletti change lui aussi largement l'équipe qui s'est effondrée de manière inquiétante contre le Lokomotiv Moscow, 4 nouveaux joueurs intègrent le milieu et la défense, cependant le trio d'attaque reste inchangé.

Ce match peut se décomposer en 3 tiers-temps plutôt qu'en 2 mi-temps : d'abord le Rubin prend un avantage de 2 buts mérité, ensuite le Zenit revient dans le match et inverse même le score, et enfin les 25 dernières minutes consistent en une tentative d'égalisation du Rubin, qui restera finalement vaine.
Première mi-temps

Les deux équipes sont connues pour leur qualités de contre-attaque, ce qui peut mener à une impasse au milieu : aucune équipe n'attaque réellement, de peur d'être prise en contre. Pour le spectacle, la meilleure chose qui puisse arriver alors est un but précoce, qui arrive après 8 minutes sur penalty pour le Rubin.

Le penalty est obtenu après un bon travail sur le côté gauche de Salvatore Bocchetti, bousculé dans le dos par Danko Lazovic. C'est un duel récurrent en 1ère période, le latéral italien forçant Lazovic à descendre bas pour défendre, le Serbe étant au final peu dangereux. Sur l'autre aile, Sergey Kislyak réalise un travail assez similaire, Danny se replaçant lentement et l'ailier droit Alexander Ryazantsev faisant preuve d'intelligence en venant vers l'intérieur pour ouvrir le couloir.

Comme d'habitude, le milieu du Zenit ressemble à un puzzle : les trois milieux axiaux ont la liberté de monter, ce qui peut surprendre les adversaires directs, en particulier le milieu offensif axial du Rubin, Roman Eremenko, qui ne suit pas les adversaires jusque très bas sur le terrain. En résultat Igor Denisov peut venir s'insérer dans l'attaque sans être marqué, laissant en général Konstantin Zyryanov en couverture.

L'avant-centre de Kazan, Vladimir Dyadyun, joue un rôle intéressant, descendant bas, conservant la balle, et forçant Bruno Alves à sortir de se défense. Le défenseur central s'est jeté et a concedé des fautes sur des tacles inutiles, mais le Rubin aurait surtout eu besoin d'un joueur de profondeur pour exploiter l'espace ainsi créer dans le dos du Portugais. Eremenko reste en périphérie de la défense, et au final le Rubin n'a pas été très menaçant en contre. Ils s'illustrent mieux en construisant le jeu par étapes en utilisant les latéraux, même si cela les ouvre aux contres du Zenit.

Deuxième mi-temps

Après avoir marqué pour revenir à 2-1, Spalletti fait un remplacement à la mi-temps et lance son Plan B. Ce Plan B est personnifié par l'ancien buteur du Rubin, Aleksandr Bukharov, qui est entré en tant qu'attaquant axial, Aleksandr Kerzhakov se déplaçant sur les côtés, souvent à droite. L'approche du Zenit est complètement différente de celle de la 1ère mi-temps : ils jouent plus long et sollicitent le jeu de tête de Kerzhakov. On peut supposer que Spaletti a anticipé un repli défensif bas du Rubin pour conserver le score, ce repli ne permettant alors plus au Zenit de compter sur des opportunités de contre.

Kerzhakov est d'ailleurs à l'origine de l'égalisation, bien que ce soit en utilisant sa puissance sur l'aile et non dans le jeu aérien. A 2-2, le Rubin semble détruit tactiquement : l'équipe monte en attaque, mais peine à se replacer ensuite, chose que l'équipe de Berdyev fait normalement très bien. Une superbe transition du Zenit voit alors Alvers gagner la balle, jouer devant pour Danny qui joue un une-deux avec Kerzhakov pour prendre ensuite l'espace. Kerzhakov avait auparavant attiré Cesar Navas en dehors de sa défense, libérant l'espace pour un nouveau une-deux avec Danny, qui marque dans le but vide. Un contre parfait, et un joli but.

Conclusion

Comment cette rencontre a pu être si ouverte? Ce 2-3 suit deux matchs nuls 2-2, ce qui semble incohérent quand pour des confrontations entre équipes de contre. Les scores de 2009 – deux fois 0-0 – y semblent plus conformes.

L'ouverture du score survenant dans les 20 premières minutes de chaque match aide, mais peut-être que ces deux équipes ne sont pas aussi dépendantes des contres que ce que l'on croyait. Les deux buts du Rubin ont été marqué face à une défense présente en quantité, et le Zenit lui-même a utilisé un joueur de fixation à l'avant.

Le joueur clé, et aussi le meilleur sur le terrain, est Danny. Il prend systématiquement les bonnes décisions quand il reçoit le ballon. Il a semblé plus à l'aise après l'entrée de Bukharov, un joueur capable de jouer des une-deux et de trouver de l'espace dans la défense adverse.

20 septembre 2011

PSV 2-2 Ajax : le PSV presse, l'Ajax s'accroche

Le PSV a pris deux fois l'avantage en exploitant une faiblesse évidente de la défense Ajacide, mais l'équipe visiteuse réussit à prendre un point.

Fred Rutton fait deux changements par rapport au dernier match de championnat du PSV. Wilfred Bouma et Zakaria Labyad sortent, Timothy Derijck et Tim Matavz les remplacent.

Frank de Boer est privé de Miralem Sulejmani et choisit d'intégrer Vurnon Anita dans l'équipe, comme milieu défensif.

Le match a été ouvert et agréable à suivre, en grande partie grâce à deux milieux tournés vers l'attaque, plus concentrés sur la création d'offensives que sur la récupération.

Le PSV démarre fort

Pendant les premières minutes, l'attitude des deux équipes sans la balle est très différente : le PSV presse fortement dés le coup d'envoi, s'appropriant la balle et le contrôle du jeu. L'Ajax se contente d'attendre dans sa moitié de terrain, avec une approche étonnamment passive.

Le premier but résulte directement de ce pressing : l'Ajax est haut sur le terrain quand Gregory Van der Wiel perd la balle, et un enchainement de passes propres du PSV sur le côté gauche débouche sur la bonne finition du slovène Tim Matavz. La lutte dans cette zone -la défense droite de l'Ajax- sera une clé du match.

Bataille du milieu

Le pressing du PSV s'eteint rapidement, et le jeu se résume alors à une bataille au milieu de terrain sans grand relief, basée sur le mouvement plutôt que sur les tacles et les duels. Les deux milieux offensifs du PSV, Ola Toivonen et Georgino Wijnaldum, montre de moins en moins de volonté de défendre à mesure que le match avance, et il est surprenant que Theo Janssen n'ait pas gagné d'influence par des courses vers l'avant depuis sa position centrale.

Il y a une certaine confusion dans le jeu de l'Ajax sur le côté droit. Cristian Eriksen joue comme un ailier recentré, attiré par le milieu, alors que Siem de Jong se déploie vers l'avant depuis la droite du triangle axial. De plus, Van der Wiel tente de monter pour dédoubler, et il y a probablement une intention de l'Ajax de construire un triangle sur ce flanc pour submerger le PSV : cela n'a pas fonctionné, et le seul résultat est d'ouvrir le côté aux contres adverses, menés par Erik Pieters et Dries Mertens.

L'Ajax monte en intensité

La blessure du gardien d'Eindhoven Przemysław Tytoń, qui arrête le match pendant 15 minutes en fin de 1ère mi-temps, est un facteur clé. La dynamique du PSV est cassée, et après cet arrêt l'Ajax se regroupe et commence à presser. Ils jouent dans le camp du PSV et parviennent à égaliser par Kolbeinn Sigþórsson : après toutes leurs tentatives de constructions complexes, c'est un l'engagement total de Sigþórsson qui leur permet de trouver les filets.

le PSV reprend ses esprits après la pause et reprend son pressing, et il est tentant de penser que le retour à un score de parité convient plus à leur style de jeu naturel, en particulier au milieu. Ils sont alors bien plus positifs et créent de beaux mouvements sur la gauche. C'est dans cette période de Van der Wiel est très exposé : il finit par commettre un tacle irréfléchi sur Mertens qui offre le pénalty du 2-1, et se trouve trop haut sur le terrain sur une occasion que Mertens gâche en un contre un face au gardien.

Fin de match

Van der Wiel compense partiellement sa mauvaise prestation défensive par un beau débordement qui amène l'égalisation. A ce moment, Frank de Boer avait introduit le puissant Dmitri Bulykin à la place de Sigþórsson, et cela a poussé l'Ajax a un jeu plus direct – Bulykin marquant sur la balle de Van der wiel.

Les dernières minutes sont excitantes mais pas enthousiasmantes : les deux équipes sont usées, et bien que les milieux aient quasiment abandonné les tâches défensives, on a l'impression que les deux entraineurs se satisfont du match nul.

Conclusion

Il y a souvent un fond tactique intéressant dans les matchs d'Eredivisie : ils sont rarement remportés sur un changement de formation, mais les matchs passent par plusieurs phases bien distinctes, souvent liés au fait qu'une équipe presse ou non. C'est le cas dans ce match, particulièrement en 1ère mi-temps, les deux équipes étant au mieux au moment où elles ont pressé.

Finalement, c'est une bataille entre deux équipes qui ne sont pas construites pour s'affronter : elles sont bâties pour battre nettement des petites équipes. Chacune veut dominer la possession, amener tranquillement la balle au milieu, et construire des attaques intelligentes, alors qu'une organisation plus adaptée à l'adversaire du jour n'aurait pas été de trop. Cependant, il s'agit d'un bon match de football, et le tableau d'affichage - le PSV fait la course en tête, et l'Ajax tente surtout de revenir - résume bien le match.

Napoli 3-1 Milan : des contres et un hat-trick de Cavani

Le spécialiste des hat-tricks Edinson Cavani en réussit un nouveau, dans un match où le Napoli a confirmé son potentiel pour le titre.

Walter Mazzarri fait jouer son meilleur XI : par rapport au match nul face à Manchester City, seul Dossena fait son entrée à la place de Juan Zuniga.

Allegri a pour sa part un problème de blessures, illustré par un banc extrêmement inexperimenté. Daniele Bonera prend l'aile gauche de la défense et Antonio Cassano est associé à Pato devant.

Milan prend l'avantage grâce à une superbe tête d'Alberto Aquilani, mais le resumé du match pourrait être celui-ci : Milan a la possession, se retrouve à court d'idées dans le dernier tiers du terrain adverse, Naples récupère la balle, contre-attaque rapidement, et marque.






Formations

La formation apparentée au 3-4-3 du Napoli produit en général des matchs interessants face à d'autres schémas, et c'est fascinant de le voir opposé à un milieu en losange. A chaque extremité du terrain, il n'y a pas de probmème particulier : Napoli défend à 3 contre 2 et Milan à 4 contre 3. Aucun problème apparent. Au milieu, cependant, c'est beaucoup plus interessant, avec une bataille entre les milieux excentrés du Milan qui sont d'abord resserrés, puis se déploient vers l'avant pour apporter du surnombre, et les latéraux offensifs du Napoli.

On peut dire que les latéraux Napolitains ont alors un travail similaire à celui qu'ils ont produit face à City en milieu de semaine : se rapprocher de leurs centraux, loin de leur position naturelle sur le flanc. Ils ont quand même des problèmes quand les milieu Milanais font des courses extrêmement axiales : Clarence Seedorf trouve alors plusieurs fois de l'espace à l'entrée de la surface.

Napoli en contre
Tout aussi interessant, quand Naples récupère la balle, les milieux Milanais ne savent alors plus comment réagir. Dans un 4-3-1-2 le milieu en losange reste généralement compact, et coulisse sur le terrain. Mais à cause des attaques très directes du Napolo, on peut rarement voir un mouvement latéral du losange : Seedorf et Nocerino doivent seulement sprinter vers l'arrière, souvent très bas et sur le côté, la formation Milanaise étant alors détruite.

De plus, Mark Van Bommel ne sait pas trop quoi faire de lui-même. Il n'a pas d'opposant direct sur lequel défendre, et sans la balle il ne réussit pas à arrêter les contres du Napoli, comme quand Gargano l'élimine pour sur second but de Cavani. Il a même des problèmes pour distribuer le jeu, souffrant du manque de liberté de ses latéraux.

Possession de balle Milanaise

Ces latéraux auraient pu en faire plus sur les phases offensives, mais Bonera est "trop droitier" pour jouer sur la gauche et il est remplacé sans surprise par Antonini en 2ème mi-temps. Milan craint les contres, mais ils aurait pu prendre le risque de faire confiance à leurs défenseurs centraux, soutenus par un milieu défensif, au moment où ils tentaient de revenir au score.

Napoli ne cherche pas à presser (à l'exception d'une brève séquence au début du 2ème acte) : ils acceptent de subir la pression adverse, gagner la balle en position défensive, puis contrer. Ils étaient déjà une équipe de contre l'an dernier, mais semblent en être une version exagerée en 2011-2012.

Milan est extrêmement mauvais dans le dernier tiers sur ce match. C'est une surprise de voir Cassano à droite et Pato à gauche : le premier aime rôder sur l'aile gauche, et le second a parfois été aligné comme un attaquant droit... mais ce n'est pas leur problème principal. Leur jeu de passe est trop lent, leur jeu trop étroit et trop facile à entraver. A l'exception de sa tête, Aquilani est decevant sur ce match, il n'est probablement pas un trequartista. Il est bien meilleur technicien que Kevin-Prince Boateng, mais au moins ce dernier donne de l'allant aux attaques.

Les nombreux changements en fin de matchs ne changent rien au jeu, Napoli ayant déjà tué le match. Urby Emanuelson est entré pour Van Bommel, Seedorf prenant le rôle de milieu défensif, et Blerim Dzemaili a pris la place d'Hamsik, jouant un peu plus bas et permettant à Naples de constituer un 3-5-2 sans le ballon. Les formations importent peu à ce moment du match : Napoli met alors beaucoup de joueurs derrière la balle et défend bas, Milan étant loin de montrer la créativité suffisante pour les transpercer.

Conclusion
Mazzarri remporte cette bataille : Napoli a été excellent en contre, les latéraux et Gargano passant rapidement de la défense à l'attaque, la présence de Gokhan Inler les rend plus agressifs au centre du terrain, même si la discipline de Michele Pazienza pourrait leur manquer plus tard dans la saison.

La défaite Milanaise rappelle énormément celle subie à Cesena la saison dernière. A l'époque, il semblait qu'ils ne pourraient pas remporter la Série A avec une formation si axiale et peu d'activitié de la part des latéraux, mais ils l'ont fait : il n'y a donc pas de raison d'être particulièrement pessimiste après cette défaite.