Didier Deschamps privé de son meilleur buteur Loic Rémy, titularise Brandao en pointe. Au milieu, Benoît Cheyrou est préféré à Charles Kaboré.
Claudio Ranieri se passe de Diego Milito pour des raisons de forme physique, et aligne Diego Forlan et Mauro Zarate, seules surprises dans l'équipe intériste.
Cela a été un match étrange : l'Inter semblait avoir le contrôle en milieu de deuxième période, mais s'est de plus en plus ouvert à la pression adverse. Un 0-0 aurait probablement mieux reflété l'équilibre du match.
Formations
L'Inter se présente en gros en 4-3-1-2, avec Wesley Sneijder se décalant sur la gauche à la perte du ballon pour couvrir ce flanc. C'est d'ailleurs ce qu'il fait naturellement même quand on ne lui donne pas d'instructions défensives.
Comme dans d'autres matchs récemment (Milan-Arsenal et PSG-Montpellier) une équipe "étroite" affronte une autre qui utilise toute la largeur, avec - c'est intéressant - à chaque fois un entraîneur Italien face à un Français.
L'organisation de l'Inter
Les schémas ci-dessus sont néanmoins mis à mal par la souplesse de l'attaque de l'Inter, qui propose un 4-3-1-2 plus flexible que ce à quoi les clubs Italiens nous ont parfois habitué. Sneijder, pas vraiment dans un bon soir, mais il cause des problèmes à l'OM par ses déplacements et c'est de sa zone que vient le danger. Marseille l'avait logiquement identifié comme la menace majeure, mais la volonté de le bloquer conjuguée à ses déplacements lui permettent de fixer Diarra et Azpilicueta.
Cela ouvre des possibilités pour Esteban Cambiasso sur le côté gauche, et il sort du lot sur la première mi-temps, créant plusieurs opportunités et s'essayant lui-même à un tir au but. L'Inter semble avoir un coup à jouer quand Forlan ou Zarate viennent sur la droite de la défense Marseillaise ajouter au surnombre, mais il faut noter qu'Azpilicueta a très bien géré cette menace et a fait un excellent match
Marseille
L'OM se positionne dans un 4-2-3-1 assez standard, et sait qu'il doit s'appuyer sur les deux ailes, et les montées d'Azpilicueta et de Morel. Mais la présence de Sneijder a longtemps différé l'engagement offensif de l'Espagnol, et sur le côté gauche l'OM s'est trop longtemps cassé les dents sur Maicon et Zanetti, qui sont des clients défensivement.
Cependant, la largeur de Marseille lui permet de délivrer beaucoup de centres, près de 4 fois plus que son adversaire, et ce malgré l'apparente sérénité de Lucio et Samuel dans le domaine aérien.
L'aspect le plus intéressant de la bataille tactique est le positionnement de Valbuena, le meneur de jeu Marseillais. Il fait partie de ces joueurs qu'on pourrait décrire comme des "ailiers centraux", et il l'a bien montré aujourd'hui en navigant constamment d'un flanc à l'autre pour créer des 3 contre 2. Il est difficile de trouver un meilleur exemple de joueur axial se déplaçant sur les côtés :
La logique de cette attitude est claire : l'Inter se regroupe dans l'axe avec 3 milieux défensifs, Valbuena n'a donc pas d'espace dans cette zone, et il s'excentre pour avoir des ballons. Mais une fois que Sneijder et lui sont sur un côté, le match souffre du manque de créateurs en position centrale.
Cheyrou aurait pu être le joueur qui résout le problème, mais il a été trop statique et a peu contribué aux attaques. Marseille a souvent attaqué à 4 vs 7, puis 5 vs 7 avec la montée d'un latéral. Cheyrou aurait pu prendre plus de risques, et a fini par tenter quelques percées dans l'axe sur la fin.
Deuxième mi-temps
L'Inter montre un visage un peu plus offensif avec Yuto Nagatomo qui remplace Maicon : ce dernier semblant hors de forme. A un moment donné l'Inter semble prendre le dessus, mais les attaquants vont disparaître, et Sneijder ne se montre pas assez créatif.
Le match devient assez terne en deuxième mi-temps, en partie à cause de la décision de Ranieri de passer en 4-4-1-1 après l'entrée d'Obi sur la gauche, Sneijder se plaçant en soutien de Forlan. Cette formation permet de mieux protéger les latéraux, et on ne peut pas dire qu'elle soit mauvaise, malgré le résultat final. On peut par contre penser que Pazzini ou Milito auraient pu entrer en pointe.
Reste qu'une meilleure défense sur le corner aurait permis de sauver le match nul, et c'est d'abord cette erreur qui a couté cher à l'Inter, plutôt que la tactique.
Conclusion
Un match en apparence moyen, mais qui a pourtant eu un vrai intérêt avant que Ranieri ne tente de le tuer en changeant de formation, mettant fin au spectacle... ce qu'il a réussi malgré la défaite.
L'OM a attaqué intelligemment pendant de longues périodes mais avec un manque de qualité rédhibitoire. Même si l'équipe s'est montrée supérieure sur la fin, elle peut se considérer comme chanceuse de marquer ce but sur corner, et a de vrais motifs d'optimisme avec le retour de Rémy à San Siro.