Privé de Javier Pastore (présent sur banc néanmoins), Carlo Ancelotti fait peu de changements par rapport au match nul 0-0 à Nice : seul Matuidi remplace Bodmer au mileu.
René Girard en fait 3 : Hilton revient en défense, Camara est titularisé à droite, et Jamel Saihi reprend sa place dans l'axe du milieu, dans une formation en 4-2-3-1.
Le PSG dominant dans l'axe
Ce match est une opposition de style, ou plus précisément une opposition de formations.Le PSG jouait fréquemment en 4-2-3-1 avec Antoine Kombouaré, mais sous la houlette de Carlo Ancelotti ils évoluent plutôt en 4-3-2-1, son système de prédilection avec Chelsea et Milan.
Face au 4-2-3-1 de Montpellier, cela entraine que les deux équipes sont fortes dans des zones totalement différentes. Paris occupe le centre du terrain, Jérémy Menez et Nene prenant rarement les ailes, malgré leur habitude de jouer justement à des postes plus excentrés. Ils n'écartent pas plus quand l'équipe perd la balle, contrairement aux leurs alter-egos du Chelsea d'Ancelotti, qui transformaient le 4-3-2-1 avec la balle en 4-3-3 sans.Dans ce pur 4-3-2-1, le PSG joue à 5 contre 3 dans l'axe, bien que les ailiers de Montpellier fassent un bon travail de repli axial pour protéger la défense.
Il est aussi notable que Menez a passé plus de temps à gauche, Nene travaillant à droite. C'est le contraire de leur positionnement habituel, et la preuve claire qu'Ancelotti souhaite qu'ils combinent dans l'axe, plutôt que de coller aux lignes.
En résultat, la majorité des offensives parisiennes viennent de l'axe. Cela inclut une bonne combinaison pour l'occasion de Kevin Gameiro en 1ère mi-temps, par exemple. Le coup-franc marqué par Alex est aussi gagné en position axiale. L'utilisation du 4-3-2-1 par Ancelotti est probablement destinée à utiliser Pastore dans le système où il excellait à Palerme.
Montpellier contre sur les ailes
Le PSG a un 5 contre 3 dans l'axe, mais Montpellier a des 2 contre 1 sur les côtés.
Les visiteurs profitent bien de ces deux joueurs libres sur les ailes, les latéraux attaquent bien et multiplient les centres au second poteau. Bien que les Parisiens dominent en terme de possession, 57%-43%, ils ont du mal à amener le ballon à l'avant (on y reviendra). Ce n'est au contraire pas un problème pour Montpellier, qui a toujours une solution de sortie facile avec un arrière latéral, qui peut ensuite monter et combiner avec son ailier pour déborder le défenseur adverse.
De plus, Montpellier utilise mieux la balle que le PSG, et réussit à maintenir de longues phases de pression. Ils gagnent des corners en forçant les défenseurs de Paris à des têtes en position dangereuse, récupèrent le ballon à la sortie du corner, l'écartent, et répètent le scénario.
Leurs deux buts viennent de centres, Hilton pour Younés Belhanda puis Olivier Giroud à destination de John Utaka. Le PSG dispose de deux défenseurs centraux forts dans les airs avec Mamadou Sakho et Alex, mais ils ne pouvaient que renvoyer les centres initiaux, et ce sont souvent des milieux déboulant dans un second temps qui ont posé problème.
Autres points importants
On se doit toutefois d'ajouter d'autres remarques aux lignes précédentes pour mieux rendre compte du contenu du match :
1) Le PSG n'a pas pleinement profité de sa supériorité numérique au milieu, parce que le jeu de passe de Blaise Matuidi et de Momo Sissoko a été moyen tout au long du match – des passes simples pas suffisamment appuyées et imprécises. Thiago Motta est descendu très bas chercher des ballons, et a de ce fait fait défaut plus haut sur le terrain pour donner des ballons dangereux, et le PSG manque d'un joueur qui peut diriger le rythme du match et distribuer rapidement des ballons à Nene et Menez.
2) Bien que cerné d'adversaires, Belhanda a fait un excellent match dans l'axe, transmettant rapidement le ballon de la défense à l'attaque, il a créé trois occasions pour son équipe.
3) En 2ème mi-temps les latéraux du PSG se positionnent plus haut pour forcer les ailiers adverses à descendre, et ont contribué à stabiliser la situation sur les ailes
Montpellier aurait pu et aurait même dû gagner ce match, mais a concédé l'égalisation en fin de match après une perte de balle dans l'axe alors que beaucoup de joueurs étaient devant la balle, et que l'équipe était donc vulnérable. Il est intéressant de noter que Girard a sorti ses deux milieux défensifs, Estrada et Saihi, pour faire rentrer Stambouli et Marveaux. Il est facile de le dire après coup, mais peut-être que Girard aurait dû garder un des deux et renforcer l'axe du terrain, là où le danger pouvait venir côté Parisien, malgré le passage de ces derniers en 4-2-3-1 "étroit" après l'entrée de Pastore.
Conclusion
Deux équipes avec des qualités différentes. Montpellier a été supérieur, débordant constamment son adversaire sur les côtés. Paris a eu besoin des erreurs adverses et des coups de pieds arrêtés pour marquer, et est clairement une bien meilleure équipe avec Pastore
Avec 8pts d'avance sur Lille, le titre devrait se jouer entre ces deux équipes : Paris a des joueurs supérieurs, mais le système de Montpellier est plus cohérent.
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