Privé de Borja Valero, Garrido surprend en laissant Cani et Camuñas sur le banc pour placer Jonathan de Guzman derrière les deux attaquants.
Jupp Heynckes aligne lui l'habituel 4-2-3-1 du Bayern. Il fait entrer Daniel Van Buyten dans la ligne défensive, mais le Belge sort sur blessure au milieu de la 1ère période, Rafinha entre alors, Boateng passe dans l'axe et Munich réutilise donc la défense victorieuse 7-0 de Fribourg lors du match précédent. Anatoly Tymoschuk remplace lui Luiz Gustavo au centre du milieu de terrain.
Le début de saison de Villaréal a été délicat, mais le Bayern a quand même de quoi être surpris par la facilité de leur tâche. L'équipe visiteuse a eu de nombreuses occasions, avec la plupart du temps Kroos ou Petersen (entré à la place de Gomez) à la finition. Villareal a pour sa part eu une possession inhabituellement faible, et a créé peu d'opportunités.
Comparaison des formations
4-3-1-2 contre 4-2-3-1, donc, mais où le 4-3-1-2 n'a pas permis de dominer la possession, domaine où cette formation avait pourtant un avantage (en se basant sur le nombre de joueurs présents au centre du terrain). Comment le Bayern a pu si bien garder la balle? Premièrement, leurs latéraux sont souvent libres, et deuxièmement, Schweinsteiger et Tymoschuk ont effectué un gros travail pour se rendre disponibles au milieu.
Villareal a tenté de bloquer les latéraux en faisant défendre Rossi et Nilmar sur les côtés, mais cela n'a pas perturbé le Bayern car l'équipe espagnole joue trop bas, ne presse pas, laissant de l'espace aux milieux défensifs et aux défenseurs centraux. Le repli latéral de Rossi et Nilmar a quand même empêché les montées des latéraux, donc Villareal n'a pas subit trop de 2 contre 1 sur les ailes comme ce fut le cas de la Roma quand ils tentèrent un 4-3-1-2 face au Bayern l'an dernier.
4-3-1-2?
On peut se poser des questions sur le choix de formation de Garrido. D'abord, cela n'offre aucune protection aux latéraux face aux ailiers du Bayern. Si Garrido avait fait ses devoirs, il aurait su que Munich travaillé énormément sur le côté gauche cette saison (en Bundesliga, 42% de leurs passes sont à gauche, contre 29% par le centre et à droite), et Mario Gaspar a dû s'employer face à Franck Ribéry.
C'est peut-être pour cela qu'il a utilisé Marchena sur le côté droit, mais il n'est pas assez mobile pour dézoner et aider Mario. Ribéry a été excellent, créant un but pour Kroos après moins de 10 minutes, d'un joli centre en retrait à la sortie d'un driblle sur Mario.
Pas de liant
Le plus gros problème de Villareal est qu'il n'y a pas de liaison avec les deux attaquants.
The bigger problem was that Villarreal had no link to the front two. De Guzman faisait son premier match avec Villarreal – cela semble étrange de le lancer sur un match si important, surtout avec Cani sur le banc Il semble donc vite évident que Villareal va avoir du mal à se procurer des occasions, et bien que cela aurait été très rapide, ça n'aurait pas été totalement déraisonnable de faire rentrer Cani aussitôt après l'ouverture du score. Trois milieux défensif quand on est mené 1-0 ne peut pas être envisageable.
Villareal se retrouve même à envoyer de long ballons aériens sur Rossi et Nilmar, une approche grotesque, bien que Rossi ait eu une belle occasion en prenant Van Buyten de vitesse. La blessure du belge a probablement aidé le Bayer, Boateng est en effet plus rapide que lui et donc plus à même de répondre à la vitesse de Rossi.
Changements
Cani remplace Senna à la mi-temps mais la formation de Villareal reste la même : en fait il faut attendre la 72ème minute et l'entrée de Camuñas pour De Guzman pour que Villareal retrouve son 4-4-2/4-2-2-2. A ce moment du match, Nilmar avait été remplacé par Marco Ruben, un signe que Villareal jouerait un jeu plus direct de toute façon. Une confusion apparente règne alors, et Villareal ne donne jamais l'impression de pouvoir revenir dans le match.
Le Bayern a en fait encore plus la possession dans le deuxième acte, et leur prestation est un superbe exemple de gestion du score : ils ne sont pas restés en défense, préférant garder le ballon, l'utiliser intelligemment, et finalement sortir pour inscrire un deuxième but, par Rafinha. Heynckes n'a rien eu à changer, c'est une victoire tranquille.
Conclusion
Un match fade et décevant. La formation de Garrido ne convient pas à son équipe : elle laisse les latéraux vulnérables, rend le jeu de passe trop prévisible, et demande bien trop au débutant autour duquel l'équipe est construite. Rossi et Nilmar ont bien combiné quand ils ont eu la balle, mais ce n'était que trop rare.
Le Bayern a bien conservé la balle et s'est créé de nombreuses occasions. En termes de tactique, le fait que les latéraux montent peu a privé Rossi et Nilmar d'espaces sur les ailes, et les duels importants ont été déplacés a d'autres endroits du terrain.