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15 septembre 2011

Villareal 0-2 Bayern : Garrido choisit le 4-3-1-2 et Villareal passe à côté du match

 
Victoire facile pour le Bayern en Espagne, avec un but par mi-temps et une belle prestation défensive.

Privé de Borja Valero, Garrido surprend en laissant Cani et Camuñas sur le banc pour placer Jonathan de Guzman derrière les deux attaquants.

Jupp Heynckes aligne lui l'habituel 4-2-3-1 du Bayern. Il fait entrer Daniel Van Buyten dans la ligne défensive, mais le Belge sort sur blessure au milieu de la 1ère période, Rafinha entre alors, Boateng passe dans l'axe et Munich réutilise donc la défense victorieuse 7-0 de Fribourg lors du match précédent. Anatoly Tymoschuk remplace lui Luiz Gustavo au centre du milieu de terrain.

Le début de saison de Villaréal a été délicat, mais le Bayern a quand même de quoi être surpris par la facilité de leur tâche. L'équipe visiteuse a eu de nombreuses occasions, avec la plupart du temps Kroos ou Petersen (entré à la place de Gomez) à la finition. Villareal a pour sa part eu une possession inhabituellement faible, et a créé peu d'opportunités.

Comparaison des formations

4-3-1-2 contre 4-2-3-1, donc, mais où le 4-3-1-2 n'a pas permis de dominer la possession, domaine où cette formation avait pourtant un avantage (en se basant sur le nombre de joueurs présents au centre du terrain). Comment le Bayern a pu si bien garder la balle? Premièrement, leurs latéraux sont souvent libres, et deuxièmement, Schweinsteiger et Tymoschuk ont effectué un gros travail pour se rendre disponibles au milieu.

Villareal a tenté de bloquer les latéraux en faisant défendre Rossi et Nilmar sur les côtés, mais cela n'a pas perturbé le Bayern car l'équipe espagnole joue trop bas, ne presse pas, laissant de l'espace aux milieux défensifs et aux défenseurs centraux. Le repli latéral de Rossi et Nilmar a quand même empêché les montées des latéraux, donc Villareal n'a pas subit trop de 2 contre 1 sur les ailes comme ce fut le cas de la Roma quand ils tentèrent un 4-3-1-2 face au Bayern l'an dernier.

4-3-1-2?

On peut se poser des questions sur le choix de formation de Garrido. D'abord, cela n'offre aucune protection aux latéraux face aux ailiers du Bayern. Si Garrido avait fait ses devoirs, il aurait su que Munich travaillé énormément sur le côté gauche cette saison (en Bundesliga, 42% de leurs passes sont à gauche, contre 29% par le centre et à droite), et Mario Gaspar a dû s'employer face à Franck Ribéry.

C'est peut-être pour cela qu'il a utilisé Marchena sur le côté droit, mais il n'est pas assez mobile pour dézoner et aider Mario. Ribéry a été excellent, créant un but pour Kroos après moins de 10 minutes, d'un joli centre en retrait à la sortie d'un driblle sur Mario.

Pas de liant

Le plus gros problème de Villareal est qu'il n'y a pas de liaison avec les deux attaquants.
The bigger problem was that Villarreal had no link to the front two. De Guzman faisait son premier match avec Villarreal – cela semble étrange de le lancer sur un match si important, surtout avec Cani sur le banc Il semble donc vite évident que Villareal va avoir du mal à se procurer des occasions, et bien que cela aurait été très rapide, ça n'aurait pas été totalement déraisonnable de faire rentrer Cani aussitôt après l'ouverture du score. Trois milieux défensif quand on est mené 1-0 ne peut pas être envisageable.

Villareal se retrouve même à envoyer de long ballons aériens sur Rossi et Nilmar, une approche grotesque, bien que Rossi ait eu une belle occasion en prenant Van Buyten de vitesse. La blessure du belge a probablement aidé le Bayer, Boateng est en effet plus rapide que lui et donc plus à même de répondre à la vitesse de Rossi.

Changements

Cani remplace Senna à la mi-temps mais la formation de Villareal reste la même : en fait il faut attendre la 72ème minute et l'entrée de Camuñas pour De Guzman pour que Villareal retrouve son 4-4-2/4-2-2-2. A ce moment du match, Nilmar avait été remplacé par Marco Ruben, un signe que Villareal jouerait un jeu plus direct de toute façon. Une confusion apparente règne alors, et Villareal ne donne jamais l'impression de pouvoir revenir dans le match.

Le Bayern a en fait encore plus la possession dans le deuxième acte, et leur prestation est un superbe exemple de gestion du score : ils ne sont pas restés en défense, préférant garder le ballon, l'utiliser intelligemment, et finalement sortir pour inscrire un deuxième but, par Rafinha. Heynckes n'a rien eu à changer, c'est une victoire tranquille.

Conclusion
Un match fade et décevant. La formation de Garrido ne convient pas à son équipe : elle laisse les latéraux vulnérables, rend le jeu de passe trop prévisible, et demande bien trop au débutant autour duquel l'équipe est construite. Rossi et Nilmar ont bien combiné quand ils ont eu la balle, mais ce n'était que trop rare.

Le Bayern a bien conservé la balle et s'est créé de nombreuses occasions. En termes de tactique, le fait que les latéraux montent peu a privé Rossi et Nilmar d'espaces sur les ailes, et les duels importants ont été déplacés a d'autres endroits du terrain.

11 septembre 2011

Milan 2-2 Lazio : danger sur les ailes

Le match d'ouverture de la Serie A cette saison a été excellent, avec 4 buts marqués dans 35 premières minutes folles.

Max Allegri continue dans son 4-3-1-2 avec Antonio Cassano légèrement en retrait par rapport à Zlatan Ibrahimovic, sur le front de l'attaque.

Edy Reja aligne lui ses deux nouveaux attaquants, Miroslav Klose et Djibril Cissé, le français jouant écarté sur l'aile gauche. C'est une configuration similaire au 4-2-3-1 dissymétrique utilisé la saison dernière.

Le principal intérêt tactique repose dans l'évidente vulnérabilité de chaque équipe sur certaines positions, qui s'est matérialisée dans les faits, et qui est finalement la même pour les deux équipes, malgré la différence de formation.








Des défenses basses


Tout d'abord, le jeu a été rapidement très étiré, les deux défenses se positionnant bas, libérant ainsi de grands espaces au milieu. Il n'y a presque pas de pressing sur le porteur du ballon et les milieux ont tout le temps et l'espace pour faire leurs choix, la seule exception étant Hernanes, coincé au milieu du losange de Milan, et qui n'a pas été très influent sur le match. Avec 7 joueurs mobilisés dans l'axe du milieu, il apparait alors systématiquement que des opportunités existent sur les ailes. Aucune des équipes n'a d'ailier traditionnel, Milan n'a que des axiaux et la Lazio utilise Mauri dans un rôle assez central et Cissé comme un attaquant de soutien, donc la menace ne peut venir que des arrières latéraux.


Le jeu est, comme on l'a dit, très étiré dés le début du match : les latéraux ont donc un grand espace dans lequel s'engager. Le côté négatif, néanmoins, et la grande distance qu'ils sont forcés à couvrir avant d'arriver en position offensive, et en cas de perte de balle, l'effort important pour venir se replacer en défense.

Ensuite, on peut noter qu'aucun des latéraux n'a reçu de soutien important des autres joueurs, à l'exception d'Ignazio Abate, couvert par Rino Gattuso puis par Max Ambrosini quand Gattuso est sorti (Van Bommel prenant alors le poste de 6). En conséquence, en attaquant, ils créent des surnombres face à leur vis-à-vis, mais manquaient de couverture.


Les deux zones clés : Abate et Boateng créant des 2 contre 1 face à Zauri (orange), et en face Konko et Mauri faisant de même sur le côté d'Antonini (violet). Cissé et Cassano tentent tous deux de tirer parti de l'espace laissé par le latéral qui est monté.

Jeu des latéraux

Le 4-2-3-1 offre en général une bonne protection des latéraux : le 4-2-3-1 de Benitez par exemple, ressemblait à un 4-4-1-1 ou un 4-4-2 sans le ballon, les deux joueurs d'aile venant former une ligne défensive de 4 joueurs. Reja n'hésite par contre pas à laisser les ailiers revenir en trottinant vers leur position défensive, ce qui force la Lazio défend fréquemment avec seulement 6 joueurs.

Rapidement, le joueur le plus important devient Abdoulay Konko. Il a la liberté de monter et de dédoubler avec Mauri, donnant une solution pour sortir la balle à chaque fois qu'Aquilani vient trop dans l'axe. Il peut alors jouer des 2 contre 1 avec Mauri face à Antonini. Ces situations de surnombre ont apporté un centre dangereux en début de match, et ont permis plus tard à Mauri de trouver un espace pour centrer sur la tête de Cissé.

Sur l'autre flanc, la même chose se produit. Cissé montre peu d'intérêt pour le travail défensif, et Abate peut alors le laisser à Nesta pour monter, disposant de tout le flanc, Zauri restant bas. Contrairement à la Lazio, cependant, Milan n'a pas de vrai joueur écarté, et ce n'est que quand K-P Boateng est venu sur le côté que des 2 contre 1 ont été créés. Les surnombres de Milan n'ont donc pas été aussi utiles que ceux de la Lazio

La contre-partie aux montées de Konko et Abate, est l'espace libre laissé dans leur dos à Cassano et à Cissé. Cassano a très bien manoeuvré Konko tout au long du match, l'attirant près de la ligne tôt dans le match pour laisser un espace pour l'occasion d'Aquilani, puis plus tard dans le match il s'est surtout essayé à recevoir des ballons depuis une position sur la gauche, comme il le faisait très bien avec la Sampdoria. L'exemple le plus évident apparait à la 47ème minute, quand un long ballon d'Ibrahimovic arrive dans les pieds de Cassano, qui repique au centre et frappe juste à côté du 2ème poteau.

Au fur et à mesure que le match avance, Cissé ressemble de plus en plus à un 2ème attaquant, au point que Reja semble avoir déplacé Hernanes sur la gauche pour permettre à Cissé d'étirer la défense centrale-gauche milanaise.

Au-delà de cette bataille tactique spécifique, les 4 buts et les nombreuses occasions de la 1ère mi-temps ont poussé inévitablement les deux entraineurs à plus de prudence, ce qui a donné une 2nde période plus tendue. Il y a alors moins de courses vers l'avant des latéraux et du coup moins d'espaces dans les deux défenses, bien que Milan aurait dû marquer un 3ème but.

Conclusion

Une très intéressante bataille tactique qui semble peu impactée par les formations utilisées, bien que le fait que la Lazio ait un peu plus de largeur leur a permis de créer des dédoublements plus facilement.

Les deux équipes semblent cependant facilement mises en danger : Milan est toujours vulnérable dans la profondeur, le problème majeur des équipes italiennes en C1, tandis que Cissé et Mauri ne peuvent se permettre de défendre aussi peu. Une équipe ayant un bon spécialiste du poste d'ailier droit aurait remporté ce match