Jose Mourinho a surpris beaucoup de monde avec sa composition d'équipe, mais Pep Guardiola s'est adapté pour mener son équipe à la victoire.
La surprise est la présence de Mesut Ozil, que beaucoup croyaient voir sur le banc à la faveur d'un milieu défensif supplémentaire. Dans les faits, c'est l'attaque du 4-2-3-1 habituel du Real qui est alignée. Lassana Diarra joue, mais à la place Khedira, tandis que Fabio Coentrao est titularisé en arrière-droit.
Guardiola croit en la forme physique de Gerard Piqué et de Carles Puyol, et sort donc Javier Mascherano. Il titularise également Cesc Fabregas et Alexis Sanchez.
La question n°1 de l'avant-match était : ‘Est-ce que le Real va presser?’ – la réponse est évidente après 30 secondes. Barcelone tente de construire très bas, Victor Valdes rate sa transversale, et Benzema marque le but le plus rapide de l'histoire du Clasico.
Pressing et rôle d'Ozil
C'est le départ idéal pour les locaux, et le pressing madrilène est, comme prévu, surtout actif pendant les 20-30 premières minutes du match. Ils empêchent alors le Barça de construire depuis l'arrière, bien que la défense catalane ait gardé admirablement confiance en son jeu de passe tout au long du match.
Cependant, il faut noter que la ligne créative de 3 du Real a peu d'impact quand elle reçoit la balle, et même dans de belles conditions. Cristiano Ronaldo n'a pas été déterminant, Ozil a peu créé et est même sorti en 2ème mi-temps, et Di Maria a été combatif mais sa production finale est très pauvre. En demandant à ses joueurs offensifs de travailler énormément, Mourinho les a peut-être privé de la fraicheur dont ils ont besoin pour attaquer.
La décision forte d'aligner Ozil est finalement un échec. Bien qu'il touche beaucoup de ballon en 1ère mi-temps, il ne produit que rarement une passe décisive. Sans la balle, il semble souvent avoir un temps de retard dans le pressing. Le Real aurait pu ajouter un milieu défensif pour bloquer le centre du terrain, où Messi a pu venir chercher des ballons bas avec trop de liberté.
La formation de départ de Barcelone
Même en tenant compte des permutation habituelles, il est très difficile de déchiffrer la formation du Barça. En se plaçant dans la base d'un 4-3-3, Andres Iniesta est plus latéral que l'accoutumée, Messi joue plutôt 10 que 9 et demi, Cesc Fabregas ne fait pas du tout partie de la ligne offensive (où il a souvent été placé cette saison) et semble avoir des problèmes à se placer, enfin Alexis Sanchez commence sur la gauche et fait des courses diagonales vers l'axe.
Cette approche ressemble à celle utilisée par Guardiola lors de la victoire 2-0 à Bernabeu en Avril 2010, où il avait utilisé Messi assez bas et décalé sur la droite, et Pedro attaquant gauche. Sanchez a très bien manoeuvré pour occuper les deux défenseurs centraux et souvent Coentrao avec eux, tandis qu'Iniesta prenait systématiquement l'aile pour mettre en danger le latéral portugais.
Peut-être en se rappelant de cette victoire 2-0, Guardiola modifie son système après 20 minutes en s'approchant encore plus de la formation utilisée ce jour là. Il demande à Dani Alves de monter vers une position de milieu droit, Carles Puyol se retrouve arrière-droit, Gerard Pique le remplace, et Sergio Busquets descend pour devenir défenseur axial gauche. Fabregas descend un peu pour aider au milieu, et Barcelone constitue globalement un 4-4-1-1.
La raison précise de ce changement n'est pas laire, mais il y a plusieurs avantages:
1) Cela permet à Busquets, joueur-clé par sa capacité à initier des mouvements offensifs, de se sortir du pressing d'Ozil et d'alimenter le milieu en bons ballons. Il n'hésite quand même pas à prendre le risque de sortir la défense quand le Barça attaque : prenant alors en charge Ozil et permettant à Xavi de se mêler à l'offensive.
2) Ronaldo ayant été dangereux en plusieurs occasions au début du match, cela permet de mettre Puyol sur lui, voire souvent une paire Puyol-Piqué (et l'aide occasionnelle d'Alves), Guardiola détruit alors la menace de Ronaldo. Ce dernier a fait un match très discret, et Mourinho a essayé de lui redonner de l'impact en le positionnant à droite en 2ème mi-temps, ce qui prouve que le changement du Guardiola a parfaitement fonctionné.
3) Cela donne plus de largeur à Barcelone avec la présence d'Alves, chose qui manquait au début du match. Le Brésilien a alors énormément d'espace entre Marcelo et Ronaldo, il constitue une solution de contre quasi-permanente, comme en témoigne son débordement et son centre magnifique pour la tête de Fabregas, qui marque le 3ème but.
4) Moins important, mais indéniable, Fabregas placé plus bas semble mieux comprendre son rôle et il devient un acteur important de la 2ème mi-temps.
| Positions moyennes des Barcelonais (Opta) |
Le match de Messi
Contrairement au match de supercoupe où Mourinho avait demandé à Ricardo Carvalho de sortir sur Messi, l'Argentin est libre. C'est logique que la charnière centrale reste en position, Messi jouant comme un n°10 (et parfois plus bas encore. Mais Diarra et Alonso étant occupés avec Fabregas et Xavi, Messi se retrouve avec une grand temps de jeu avec ballon, malgré une belle performance de Diarra dans les duels face à lui.
Fin de match et changements
Le Real est terriblement malchanceux sur le 2ème but, mais le 3ème semble avoir tué le match, même s'il restait 25 minutes. L'équipe de Mourinho a disparu et le Barça s'est concentré sur la conservation du ballon. Il est probable qu'à ce moment du match le Real espérait pouvoir se contenter de rester bas et attentiste (en menant au score, ou au moins avec un score nul) mais avec un déficit de 2 buts, il ne pouvaient s'en contenter.
Kaka avait déjà remplacé Ozil (plutôt de façon correcte), les autres changements sont l'entrée de Khedira pour Diarra après que le Français ait été averti, puis celle de Gonzalo Higuain pour Di Maria, qu'on l'on a un peu plus vu que Ronaldo sur ce match. Higuain a pris la pointe et Benzema le côté gauche, se procurant une belle occasion après avoir effacé Puyol. Les changements n'ont pas été déterminants, mais on donné un certain regain d'énergie au Real.
Barcelone ralentit bien le tempo, et aurait pu en rajouter un 4ème en contre. Les changements de Guardiola arrivent tous après la 80ème et relèvent du poste pour poste : Seydou Keita, David Villa et Pedro entrent, mais cela ne modifie rien au match.
Conclusion
Mourinho a souvent été critiqué pour ses approches défensives face au Barça : mais cette fois il a présenté une équipe offensive avec son front d'attaque habituel, et a cherché à presser très tôt. Le pressing a plutôt fonctionné, au contraire du choix d'aligner Ozil.
Le léger avantage d'avoir un meneur de jeu pour le Real a été plus qu'annihilé par l'espace laissé à Messi, qui a souvent trouvé un espace qu'il n'aurait pas eu si le Real avait aligné 3 milieux défensifs au lieu de 2. Il est impossible de savoir si cette formation alternative aurait fonctionné, et elle probablement laissé un espace pour un autre joueur barcelonais à un autre endroit du terrain, mais laisser de la liberté à n'importe quel autre joueur semble préférable à la donner à Messi.
Mourinho va sûrement pointer une certaine malchance, et expliquer que Guardiola a eu besoin de changer son équipe pour inverser la domination. Mais Guardiola l'a réussi avec un grand succès, et Real n'a pas su s'adapter à son tour. Les joueurs du Barça qui ont changé de positions ont tous fait un match excellent : Busquets a parfaitement joué le rôle de "demi-centre", ce que peu de joueurs savent faire; Puyol a été très peu mis en danger par Ronaldo en 1 contre 1, et les aller-retours d'Alves sur la droite ont été cruciaux en 2ème période. C'est une belle victoire tactique pour Guardiola.
super force des joueurs, équipe unie!
RépondreSupprimerMaillot Barcelone. a remporté l'excellent dossier est évident pour les gens!