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16 mars 2012

APOEL - Lyon : un bon exemple de match rendu défensif par la règle des buts à l'extérieur

Malgré le final à suspense et l'originalité d'avoir un club Chypriote en quarts de finale de C1, cet APOEL-Lyon a été globalement un spectacle décevant.


Ce constat porte autant sur la technique que sur la tactique. Les deux équipes ont terminé le match avec un taux de passes réussies assez bas (71% et 74%), et aucune modification tactique n'a été entreprise durant la rencontre. Même quand les entraineurs ont fait illusion de vouloir changer les choses (Jovanovic passant de 2 à 1 attaquant, et Garde faisant immédiatement le contraire), les deux équipes ont continué à jouer de la même façon.

Le match avait pourtant démarré de façon excitante, l'équipe à domicile poussée par un public bruyant ayant besoin d'un but. Ayant perdu 1-0 à l'aller, elle serait éliminée si elle ne marquait pas. Elle a donc changé de système, abandonnant le 4-2-3-1 et le jeu en contre habituel et le défensif 4-1-4-1 du match aller, et alignant pour la première fois deux attaquants : Ailton au soutien de Solari.

L'APOEL a donc pris le contrôle du match, le besoin d'attaquer étant de leur côté. En prenant des risques offensifs, ils ont laissé des espaces pour les contre-attaques adverses. Cela peut paraître simpliste, mais en football il faut qu'au moins une équipe attaque pour qu'il y ait des buts, et en deuxième mi-temps quand une équipe doit revenir au score pour éviter une défaite, le match est souvent plus ouvert qu'en première.

La détermination des Chypriotes leur permet de faire un début en fanfare, l'ailier brésilien Manduca ouvrant le score après 10 minutes seulement. Mais ce but arrive trop tôt pour que le spectacle perdure, l'APOEL menant au score, il n'y a plus de réelle nécessité d'attaquer.

En fait, leur priorité devient alors défensive. Les deux équipes sont ex-aequo sur l'ensemble des deux matchs, et Lyon a 80 minutes pour inscrire un but à l'éxterieur, qui forcerait l'APOEL à marquer deux fois. Cette situation se prolonge même 30 minutes avant les tirs aux buts. L'APOEL a donc joué 110 minutes avec à l'esprit l'idée qu'un but encaissé aurait un impact négatif bien trop grand pour être compensé par l'impact positif éventuel d'un but marqué

Lyon, pour sa part, est venu armé de patience. L'OL n'est pas arrivé pour jouer le 0-0, mais ce score aurait quand même été un bon résultat. L'équipe alignée est donc prudente, avec Gomis sur le banc... loin d'être un 11 taillé pour l'offensive.

Une fois mené, Lyon devrait logiquement devenir l'équipe la plus offensive : mais à l’extérieur et avec des consignes de départ incitant à la prudence, il est difficile de se métamorphoser.

Lyon a finalement pris un peu plus de risques (notamment à travers les remplacements cités plus précédemment), mais le match a été globalement dans l'impasse pendant 110 minutes, aucune équipe ne montrant assez de détermination pour marquer. C'est un aspect problématique de la règle des buts à l'extérieur.

Arsène Wenger pense qu'on devrait revenir sur cette règle. "Cela a été créé dans les 50s quand les équipes sse déplaçaient avec 10 défenseurs et balançaient tous les ballons dans les tribunes" dit-il. "Aujourd'hui je crois que le poids stratégique du but à l'éxterieur a pris une trop grande importance. Les équipes obtiennent des 0-0 à domicile et s'en contentent. Au lieu d'avoir un effet positif, c'est tellement analysé aujourd'hui qu'on finit par obtenir l'effet inverse : l'équipe favorisée est celle qui défend bien à domicile".

Sans cette règle, sur ce match, l'APOEL aurait eu plus de liberté pour profiter de sa bonne entame et essayer d'enchainer sur un 2nd but, et la rencontre aurait été beaucoup plus intéressante.

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